Les dieux égyptiens
De l'Égypte ancienne ce qui frappe tout d'abord, c'est l'abondance des dieux locaux. Presque chaque ville ou nome avait son dieu ou sa déesse tutélaire (Hathor à Dendera, Horus à Edfou...). Il existait aussi des dieux communs à toute l'Égypte (Noun, Hâpi...) et des dieux d'empire (Amon, Ptah...). Des pharaons (Sésostris III, Aménophis II) ou des grands dignitaires (Imhotep, architecte de Djoser, Amenhotep, fils de Hapou sous Aménophis III) furent élevés au rang de dieux. Les dieux de l'Égypte apparaissent souvent sous des formes différentes (le dieu Thot a tantôt une tête d'ibis, tantôt il est représenté sous la forme d'un babouin). La fonction des dieux a évolué avec les siècles; de nombreux dieux se déclarent être "l'unique du premier instant"; un dieu obscur comme Amon est devenu au Nouvel Empire un dieu universel. La tolérance des Égyptiens a "égyptianisé" des dieux étrangers en provenance d'orient (Baal, Astarté, Anat...).
Nout
Sous une architrave du temple de Kom Ombo la déesse Nout soutient le hiéroglyphe du ciel.
La déesse Nout, déesse du ciel, est souvent représentée courbée sur la terre qu'elle touchait de ses pieds et de ses mains. Elle mettait au monde les astres, comme le soleil, qu'elle avalait tout les soirs pour le faire renaître à travers elle au matin. Elle avait pour arbre sacré le sycomore. On la peignait sous les couvercles des sarcophages.
Osiris
Représentation d'Osiris dans la tombe de Sennedjem.
Le dieu, placé à l'intérieur d'un kiosque, est coiffé de la couronne atef, il tient les insignes royaux dans ses mains. Deux nébrides sont figurés de chaque côté du dieu, à droite nous trouvons une fleur de lotus, symbole de renaissance. Deux yeux oudjats sont représentés au niveau de la tête du dieu.
La légende du dieu Osiris possède essentiellement un caractère humain. Osiris serait, d'après la légende, un être humain, qui a connu sur la terre, la trahison et la mort et qui ressuscité par la piété conjugale de sa femme, a triomphé de cette mort, apportant à tous les humains l'assurance d'un vie après la mort. Dieu de la végétation, Osiris fut désigné par l'assemblée des dieux pour exercer la royauté sur terre. Son frère Seth, jaloux, l'assassina, le dépeça et le jeta dans le Nil. Isis, sa sœur et épouse, le retrouva, reconstitua son corps et le ressuscita. Ne pouvant le ramener dans le monde des vivants, Osiris devint le dieu des morts. Les dieux Thot et Anubis aidèrent Osiris pour juger et peser les actions des défunts qui aspiraient à la vie "de millions d'années". Le culte d'Osiris était célébré au mois de Khoiak. Plutarque lui a consacré un livre "Isis et Osiris". Le défunt tentait de s'identifier à lui pour devenir un "Osiris un tel" et ressusciter avec lui. Les exigences morales jouèrent un rôle important à côté du mystère osirien, donnant au culte du dieu un caractère d'universalisme.
Isis
de la déesse Isis sur une colonne du temple de Kom Ombo.
La déesse Isis, sœur et épouse d'Osiris, mère d'Horus, retrouva les fragments du cadavre de son époux pour les réunir afin de ressusciter le dieu par ses connaissances magiques. Horus né après la résurrection d'Osiris, est l'objet d'une attention maternelle qui n'est pas inférieure à son amour d'épouse. A l'époque romaine le culte d'Isis est célébrait dans les villes de Délos, de Pompéi et de Rome. Le hiéroglyphe placé sur sa tête représente un siège et sert à écrire son nom.
Seth
Sur une stèle du temple de Séthi Ier, le pharaon présente l'offrande de Maât au dieu Amon. Le cartouche du roi contenant le hiéroglyphe de Seth a subit un martelage.
Le dieu Seth, frère d'Osiris, d'Isis et de Nephthys est un dieu hybride dont on n'est pas parvenu à identifier l'animal, il a une queue fourchue, un museau allongé et des oreilles verticales à extrémités carrées. Il est le meurtrier d'Osiris et cet acte fera de lui un dieu du mal et des influences néfastes. Ce très ancien dieu, qui s'oppose à Horus pour la royauté, n'est pas uniquement un brigand. Le dieu Rê aimait son caractère belliqueux, il avait un penchant pour ce guerrier. Après un interminable combat Horus, fils d'Osiris et d'Isis, s'empara légitimement du royaume d'Égypte, le dieu Rê demanda alors à Seth de défendre sa barque de navigation. Les envahisseurs Hyksos adoptèrent le dieu Seth, si bien qu'il fut détesté peu à peu par les Égyptiens. Il personnifia le désert infécond et le mal, l'âne lui était consacré. A l'époque des Ramessides il s'unissait à Horus pour purifier le Roi. Le père de Ramsès II portait le nom de Séthi Ier.
Horus
Représentation du dieu Horus (au centre) sur un pylône du temple de Philae
Horus, fils d'Isis et d'Osiris, est représenté comme un dieu anthropomorphe à tête de faucon. Il faut distinguer plusieurs Horus, son nom recouvre plusieurs entités divines. A l'origine c'est un dieu du ciel régnant sur les astres. Il devint le dieu des souverains unificateurs de la Haute et Basse Égypte. Les pharaons portaient le "Nom d'Horus". Peu à peu, on fit entrer Horus dans le système théologique héliopolitain et il devint le fils d'Isis et Osiris. Il incarna comme son père le principe du bien.
Rê
Dans la tombe de Roy le dieu Rê est représenté assis devant un guéridon garni d'offrandes.
Le culte du dieu Rê se développa à Héliopolis. C'est le "Soleil" qui se régénérait sans cesse, il était avalé tous les soirs par sa mère Nout pour renaître nouveau et tout jeune au matin. A partir de Khéphren les pharaons portent le titre de "Fils de Rê". La fragilité de la création était sans cesse menacée par le serpent Apopis qui tous les soirs tentait d'engloutir le dieu qui devait se battre, aidé par d'autres dieux, dans sa barque. De nombreux dieux accolèrent son nom au leur pour augmenter l'aspect solaire : Khnoum-Rê , Sobek-Rê , Amon-Rê ... Le dieu Rê est le démiurge, créateur de l'ennéade de l'univers représentée par neuf divinités : Rê (le soleil), Chou (l'air), Tefnout (l'humidité), Geb (la terre), Nout (le ciel), Osiris, Isis, Seth et Nephthys. Durant son voyage, au cours des 12 heures de la nuit, le dieu Rê doit combattre les forces maléfiques pour renaître au matin sous la forme du scarabée Khépri. De nombreux mythes et de légendes ont été élaborés autour de cette navigation du soleil : enfant à son lever (Khépri), homme mûr à midi (Rê ), veillard au soir (Atoum).
Anubis
Dans la tombe de Sennedjem le dieu embaumeur Anubis est penché sur la momie du défunt.
Dieu du 17° nome de Haute-Égypte, dans la ville que les Grecs appelèrent Cynopolis, "la Cité des chiens". Le dieu Anubis est souvent représenté avec une tête de chien sauvage ou chacal sur un corps humain. Il est aussi figuré comme un grand chien noir qui veille couché sur un socle (ou un coffre) en forme de mastabas. Avant Osiris il fut considéré comme le grand dieu funéraire. Il jouait un rôle avec Thot et Horus dans la résurrection d'Osiris. Il est parfois représenté comme le fils d'Osiris, il est présent dans la résurrection de tout défunt et prenait part à la psychostasie. Seigneur de la nécropole il introduisait les morts dans l'autre monde et veillait sur les tombes.
Aton
Le dieu dieu Aton dans la tombe de Ramose.
Aton signifie "le disque solaire", il était connu depuis le Moyen Empire. Aménophis IV rompant avec le clergé de Thèbes, en fit un dieu "unique" et personnel. Pour Akhenaton le dieu soleil est à l'origine de la force vitale qui anime les êtres et les choses. Aton n'avait pas de forme humaine ou animale, il était représenté par un disque d'or émettant des rayons lumineux terminés par des mains qui caressaient la famille royale. Son culte disparaît avec la mort d'Akhenaton, son nom sera effacé des monuments et Amon retrouvera sa suprématie.
Thot
Dans la chapelle de la reine Hatshepsout le dieu Thot avec l'aide du dieu Horus purifie le pharaon.
Le dieu Thot est un dieu à tête d'ibis qui prend également la forme du babouin. Thot est le dieu des opérations intellectuelles, de la langue, de l'écriture, de la sagesse. Thot est aussi le protecteur des scribes, des fonctionnaires et des magiciens. Il est le messager des dieux. Il était lié à la lune, il remplissait cet œil de la nuit à mesure que la lune croissait. C'est dans le nome d'Hermopolis qu'il reçut le plus d'hommages. Thot était présent dans la scène de la pesée du cœur, c'est lui qui écrivait sur papyrus le jugement donné par Osiris.
