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L'art égyptienne

Petite introduction à l'art égyptien  
La géographie de l'Égypte, fertilisée et unifiée par le Nil, ainsi que son semi-isolement des influences culturelles extérieures ont donné naissance à un style artistique spécifique qui semble avoir peu évolué au cours de la longue période située entre le début du IIIe millénaire av. J.-C. et le IVe siècle ap. J.-C. 
 
L'art sous toutes ses formes a été essentiellement consacré au pharaon, à l'État et à la religion. Les cycles réguliers de la nature (la crue du Nil, les saisons et la progression du soleil qui régit le jour et la nuit) étaient considérés comme des dons des dieux au peuple de l'Égypte. La pensée, la morale et la culture égyptienne s'enracinaient dans un profond respect de l'ordre et de l'équilibre. Le changement et la nouveauté n'avaient pas d'importance pour eux : le style et les conventions figuratives de l'art égyptien, établis très tôt dans le cours du développement de cette civilisation, sont presque demeurés inchangés durant plus de trois mille ans. Aux yeux de l'observateur moderne, l'expression artistique égyptienne peut paraître raide et statique. Néanmoins, son intention n'était pas de recréer l'apparence réelle des choses mais plutôt de saisir, pour l'éternité, l'essence d'une personne, d'un animal ou d'un objet. 
 
La pensée égyptienne avait élaboré tout un système destiné à assurer, sans faute, la vie éternelle : au roi d'abord, puis, avec l'expansion du culte d'Osiris, à tous les hommes. Durant sa vie, on s'affairait à tout mettre en ordre pour que la mort ne fut qu'un passage vers une éternité que l'on préparait à l'image de la vie quotidienne sur terre. L'enveloppe charnelle, le corps, réceptacle invariable des éléments vitaux, devait être préservé de toute corruption : on l'embaumait, on le momifiait, on le garantissait de tout dommage éventuel en le plaçant dans une cuve de pierre, plus tard, dans un sarcophage de bois, à l'intérieur d'une tombe couverte d'une superstructure de pierre, dans l'abri secret d'un caveau souterrain ou au cœur de la chambre funéraire d'un hypogée rupestre. Malgré ces nombreuses précautions, le corps pouvait se dégrader et limiter la survie. La pensée égyptienne y pourvut par l'institution des "corps de rechange" qui allait donner à l'art sa raison d'être essentielle. Le ba qui rassemblait les éléments spirituels de l'être pouvait aussi se glisser dans les statues ou les images sculptées ou peintes, pourvu qu'elles soient faites à la ressemblance de l'homme ou que les éléments essentiels de sa personnalité soient bien détaillés et reconnaissables. L'image (en volume ou en simples contours) était un réceptacle de pierre, de bois ou de métal qui pouvait s'animer comme le corps, réceptacle de chair, et dans les mêmes conditions. Ainsi, l'image n'est jamais gratuite en Égypte, elle est toujours une vie en puissance. 
 
C'est la raison pour laquelle les statues représenteront l'homme au plein de sa vigueur, corps jeunes et élancés, vigoureux mais placides, qui assureront une éternelle maturité, visages réalistes et précis : le corps devient un ensemble rythmé de formes qui veut traduire l'essence même de l'homme. 
 
Cet essai de reconstruction sensible de l'être est plus évident encore lorsque le sculpteur ou le peintre doit travailler sur fond plat : l'artiste se livre alors à une analyse précise des éléments importants, révélateurs de la personne humaine, et recrée celle-ci suivant une synthèse qui se veut efficace. 
 
De grands principes la régissent : 
 
Principe de la combinaison des points de vue : la tête et le bas du corps de profil tandis que l'œil et le torse se présentent de face. 
 
Principe de la suppression des masques, par le procédé des coupes (un objet "contenant ", coupé transversalement, révèle son contenu inaccessible à l'œil). 
 
Principe du décalage latéral ou du décalage vertical : on fait glisser l'un à côté de l'autre ou l'un au-dessus de l'autre des êtres ou des objets qui, suivant la réalité optique, se masqueraient dans l'espace. 
 
Principe de la multiplicité des échelles qui permet de noter la hiérarchie des personnages ou de mettre en valeur tel aspect important d'une scène. Le roi, par exemple, est beaucoup plus grand que ses ennemis ; sur les bas-reliefs, le défunt dépasse par sa stature les gens qui sont à ses ordres. 
 
Art utilitaire, peut-être, mais d'une utilité essentielle, puisque médiateur indispensable de l'immortalité. Art qui ne recherche pas la beauté pour elle-même, les statues et les bas-reliefs enfuis au fond des temples et des tombes n'étant pas destinés à être vus, mais véritable acte de foi qui exalte les dieux, magnifie le roi et chante à l'infini la beauté et la bonté du petit monde de la vallée. 
 
 
 
 
 
 
 

(c) Jonathan Pirlot - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 2.11.2009
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